23 novembre 2017 0 Commentaire

Le territoire face à l’évolution des métiers du numérique

online-1905876_640Pas encore branché
Les plus récentes enquêtes(*) interpellant les collectivités territoriales sur leur politique numérique montrent que le sujet est encore loin d’être approprié par les élus et agents territoriaux. Ainsi dans l’étude menée par les auditeurs du Cnam Innovation durant l’été 2017 auprès des Régions, Départements, Intercommunalités et Communes, ils sont 93 % de répondants à estimer que la connaissance et la culture des élus en matière numérique restent à construire :
Metiers_Num_Elus
Le regard qu’il portent sur le niveau d’appropriation du sujet par les agents et l’encadrement renforce le constat :
Metiers_Num_Agents
Un constat auquel n’échappe pas l’encadrement, toujours selon l’étude Cnam Innovation :
Metiers_Num_cadres
Indépendamment des élus, c’est  la fonction publique territoriale dans son ensemble qui peine à prendre en main le sujet, ainsi l’enquête du Syntec Numérique pointe notamment le retard de formation des agents (toutes collectivités confondues) :
Formation_Num_AgentsNotons que si seul 1/4 des répondants déclarent avoir d’ores et déjà mis sur pied un plan de formation, le regard critique se porte sur les 2/3 d’entre eux qui n’envisagent aucune action dans les 12 mois à venir.
Quels enseignements tirés de cet instantané ?
Ainsi que le précise l’étude du Cnam qui creuse en profondeur la question des métiers et des enjeux, les collectivités se sont surtout massivement saisies de certains domaines du numérique, faciles à  appréhender pour elles, car plutôt opérationnels comme le déploiement du Très Haut Débit, ou bien encore la dématérialisation. Au delà de ces sujets, le besoin de formation des élus et des agents est clairement exprimé par les répondants.
En concluant leur étude, les auditeurs du Certificat « Innovation Publique dans les Territoires, Politiques et Management » notent qu’il ressort de l’analyse des résultats de l’analyse et du regard croisé porté sur les politiques territoriales que « les approches plus systémiques du numérique, intégrant les attentes et besoin des usagers, sont moins développées par les collectivités« , ajoutant que celles-ci se trouvent « confrontées à une carence de compétences et de profils métiers spécialisés, à la problématique centrale du management et des approches transversales peu développées dans la conduite des projets. »
L’année qui vient s’annonce déjà comme celle de chantiers multiples au cœur desquels la gestion de la données, territoriales, économiques, administratives et à caractère personnel se trouvera être le fil conducteur des actions à mener pour, non pas permettre le développement de l’attractivité territoriale, mais déjà et dans un premier temps, répondre aux exigences de la nouvelle donne réglementaire qui viendra s’imposer à tous : le fameux Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Constatons que le niveau de préparation à ces échéances pose problème et que le risque de laisser les DSI seules en première ligne est loin d’être exclu. Nous serons alors bien loin de la notion de partage que suppose la transformation numérique de nos territoires, tant d’un point de vue du management que des compétences en termes d’innovation, non pas que les métiers de l’ingénierie en soient dépourvus, mais ils ne pourront seuls affronter l’ensemble des problématiques de communication, de marketing territorial et de ressources humaines qui s’annoncent.
Clin d’œil
D’ailleurs les DSI ne s’y trompent pas et c’est sous la plume humoristique d’Olivier Séhiaud, chroniqueur pour la revue Best Practices-Systèmes d’Information, que celui-ci s’en vient recommander à ces derniers « d’oublier la notion de données personnelles, très anxiogène, et considérez que l’acronyme RGPD signifie Retrouver Gaillardement une Plénitude Durable« ! Soulignant que le plus dur restant la sauvegarde concrète du quotidien d’une DSI, il convient pour cela d’adopter des mesures qui vont de la non acceptation d’endosser le rôle de Délégué à la Protection des Données (obligatoire dans le RGPD), à laisser les Directions des Affaires Financières supporter les coûts de la mise en conformité (obligatoire dans le RGPD), à laisser la gestion des consentements et de tenue du registre aux Directions Juridiques (obligatoire dans le RGPD), et jusqu’au refus de traiter tout nouveau projet dont le cahier des charges ne serait pas conforme au conditions de « Privacy by Design » (obligatoire dans le RGPD) !
Au-delà du sourire qu’emporte ce papier, l’auteur a bien su saisir ce qui commence à agiter le Landerneau des soldats des systèmes d’informations, eux qui commencent à bien percevoir l’inadéquation entre les moyens, les attendus et l’échéance du mois de mai prochain.
Il est donc temps pour les cadres et les élus de venir s’emparer du sujet et d’ouvrir leur vision à cet avenir de data sous contrôle qui se profile sur l’horizon de nos territoires numériques augmentés.
(*) Sources :

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