Open – chair à – Data ?
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Le 11 mars 2022 la CNIL à publié ses travaux autour d’une réflexion générale sur les nouveaux modèles de gouvernance. Un texte rassemblant par ailleurs quelques interviews de personnalités invitées à répondre à cette question:
Comment mettre les données au service de l’intérêt général ?
La portée sociétale du questionnement ne peut laisser indifférentes toutes personnes intervenant professionnellement dans le cadre de missions relevant justement de l’intérêt général.
C’est bien évidemment le cas des Missions Locales et de leurs engagements auprès de la jeunesse de notre pays.Des jeunes qui constituent aujourd’hui un enjeu d’avenir certes, mais aussi un défi en matière de protection des données personnelles, si l’on souhaite éviter qu’ils ne soient avant tout considérés comme de la chair à data…
Appartiennent-ils à ce commun numérique rempli de statistiques, riche en traçabilités, qu’évoque le texte sous la plume d’Eric Bothorel, le député des Côtes d’Armor, lorsqu’il évoque le nécessaire besoin d’interopérabilité ?
Le monde change de repères…
… et les modèles de gouvernance du passé s’estompent peu à peu, malgré les résistances souvent managériales qui, faute d’être éclairées demeurent incapables d’accompagner le changement annoncé.
Sans la revendiquer ni agir en conscience face à cette évolution des relations au sein des organisations, les jeunes adultes ont d’ores et déjà adoptés des comportements très éloignés des organisations pyramidales et des préséances hiérarchiques.
Nous pouvons le constater chaque jour et cela bouleverse bien souvent les équilibres et les modes de fonctionnement relationnel inter et intra entreprise que nous connaissions jusqu’alors.
Dire ou penser qu’à l’origine de ce changement de paradigme, la data en est le principal vecteur serait un peu court.
Mais de constater que l’émergence de son exploitation tous azimuts et tous secteurs confondus est concomitante avec ces nouveaux traits comportementaux et la défiance dans nos modèles d’organisation, n’est pas un simple regard porté sur un avenir proche, c’est notre actualité.
Cela mérite mieux que les injonctions de transferts de fichiers de données des jeunes – dont des données sensibles – entre des acteurs associatifs dépourvus de moyens, et des opérateurs privés se nourrissant d’appels à projet certes lucratifs mais bien souvent très éloignés du réglementaire (RGPD), sans parler du sens moral.
Ainsi, faute de prendre en compte ce besoin d’interopérabilité dans sa dimension la plus essentielle, à savoir le devoir de l’Etat de protéger ses citoyens et de garantir les moyens entourant la sécurité des échanges de données, ce dernier ne fait que remplir maladroitement une partie de son propre cahier des charges.
Le droit au travail et à la formation, oui. Mais n’oublions pas en chemin ce droit tout aussi fondamental et consacré de la protection de nos données personnelles.
Les droits ne s’excluent pas, il s’additionnent pour garantir nos libertés. Restons vigilants…